27 août 2019
La station balnéaire de Loire-Atlantique arbore depuis quelques mois une signalétique très originale. Retour sur un projet réunissant les élus et commerçants de la ville, l’École de Design Nantes Atlantique et KELIAS.
Le besoin était de relier les différents quartiers de la ville : la ria, très appréciée qui a fait la renommée de Pornic, et le centre-ville beaucoup moins connu, qui mérite pourtant d’être mis à l’honneur. Pour cela, la ville de Pornic a fait appel à l’École de Design et plus spécifiquement à son Ville Durable Design Lab. Sa démarche était de conserver l’existant, en ajoutant quelques éléments dans le paysage, de l’« urbanisme tactique » pour valoriser
certaines parties du centre-ville.
Le premier thème de travail était basé sur les lieux emblématiques à découvrir. Une solution
signalétique a donc rapidement été identifiée pour traiter le sujet. 3 autres axes de développement sont en cours : la création d’assises pour favoriser les mobilités douces, une chasse au trésor urbaine et une galerie commerçante à ciel ouvert.
« Task Force »
Pour mener ces réflexions autour du devenir du centre-ville de Pornic, Le Design Lab a
monté une « Task Force », une équipe agile et opérationnelle. Celle-ci était composée des
élus, des commerçants du centre-ville, d’étudiants et professeurs de l’École de Design, mais
aussi d’une anthropologue, d’une architecte et d’un designer.
Le CAUE (Conseil Architecture, Urbanisme et Environnement), a également contribué à ce
projet en mettant à disposition une étude patrimoniale très complète autour du site.
Le LACROIX Lab et LACROIX City
Pour la réalisation des panneaux de signalétique, Le Design Lab s’est naturellement tourné
vers LACROIX Group : « Des plans à la réalisation en elle-même, on a eu une collaboration
très importante avec le KELIAS que nous connaissons bien.
Si le design initial était très beau, ça n’allait pas forcément être réalisable d’un point de vue
industriel. KELIAS apporte son expertise pour pouvoir mettre ce prototype en
conformité avec les normes, la sécurité, les prérequis en terme de production » nous
explique Florent Orsoni, Directeur du Design Lab et coordinateur du projet.
Les équipes KELIAS, ont une très bonne connaissance des métiers et des
problématiques industrielles de chaque activité. Cette vision a permis à KELIAS de
répondre au besoin spécifique de la mairie de Pornic et de faire le lien entre la « Task
Force » et les équipes R&D de KELIAS.
Pour nous chez KELIAS, le challenge était multiple :
– adapter nos procédés de fabrication à une signalétique complètement sur mesure
– identifier et sélectionner les bons interlocuteurs* pour réaliser certaines pièces
spécifiques
– traduire le langage des étudiants de l’École de Design en langage technique pour
pouvoir transformer une idée, un concept en un produit concret et fini.
« Grâce à ces projets ponctuels, et en collaborant avec d’autres acteurs
comme ici l’École de Design, nous pouvons repenser nos procédés de
fabrication et pourquoi pas adapter certaines bonnes pratiques. »
Florent Orsoni nous explique que l’approche du prototype est une démarche évolutive et
itérative. Il y a eu plusieurs phases de prototypes. L’évolution s’est faite au fur et à mesure
d’échanges autour de la table avec des prototypes papier puis des tests sur le terrain.
L’objectif était de progresser petit à petit en validant chaque point et d’aller toujours le plus
loin possible. Cette démarche permet d’arriver très rapidement à des processus de décision,
en évitant de déployer trop tôt une solution non adaptée.
« Le Design vient du mot latin « Designare » qui signifie illustrer,
représenter. Ça veut dire qu’à chaque idée, pour avoir un point de
validation, on va la représenter directement, la dessiner. »
Chez KELIAS, la réalisation de plusieurs prototypes nous a permis de choisir le
procédé de fabrication le plus cohérent.
Comme en témoigne Florent Orsoni « L’innovation est dans la capacité de la société à
agréger un nouveau mode de représentation, la capacité des acteurs divers et variés à
réceptionner quelque chose, s’emparer des nouvelles technologies. Avec ces panneaux,
qu’on pourrait définir comme « low tech », on change la perception de Pornic, on fait évoluer
les modes de faire des uns et des autres et on apporte une dimension identitaire. On est
donc dans une innovation très forte sur ce projet ».
Pour Corentin Briand aussi ce projet est synonyme d’innovation : « En sortant de notre zone
de confort et par la collaboration, on se remet en question, on réinvente notre métier
historique et c’est tout à fait primordial de sans cesse chercher à trouver de nouveaux
usages. »
La 2 e vague de panneaux issus de cette signalétique vient tout juste d’être mise en place à
Pornic. Les premiers retours semblent positifs, une grande fierté pour toute l’équipe projet.
En espérant que cette nouvelle signalétique incitera les touristes à découvrir le patrimoine
local !
En bref
Décryptage
Étude de cas
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