La sécurité passive consiste à concevoir les véhicules et les infrastructures de la route permettant de minimiser les risques et les conséquences d’un accident.

Les véhicules modernes sont équipés de nombreuses technologies de sécurité passive, telles que les airbags, les ceintures de sécurité et les systèmes de freinage antiblocage. Ces technologies ont permis de réduire considérablement le nombre de blessés et de morts sur les routes.  

Cependant, la sécurité passive ne se limite pas aux technologies embarquées dans les véhicules. Les supports de signalisation routière jouent également un rôle crucial dans la protection des usagers de la route. 

Limiter les accidents graves pour sauver des vies

Avec chaque année près de 4 000 décès sur nos routes françaises dont 40% lors d’un accident dans une collision contre un obstacle fixe, il est essentiel d’imaginer de nouveaux dispositifs permettant de sauver des vies.

Les supports de signalisation dits « à sécurité passive » sont des supports permanents d’équipements routiers conçus de manière à se casser, se déformer ou s’éjecter en cas d’impact par un véhicule en perdition. 

En effet ce dernier lancé à vitesse élevée n’étant plus stoppé net dans sa course, les conséquences de l’impact pour les occupants sont fortement réduites. A l’inverse, lors d’une sortie de route d’un véhicule lancé à faible vitesse, le support va se déformer et ne constituera pas un nouveau danger pour les autres utilisateurs.  

4 catégories de rupture

Les technologies existantes sont classées en 4 catégories de rupture au moment d’une collision avec un véhicule : 

  • Les supports déformables puis éjectables : le support plie puis s’éjecte au niveau de la platine de fixation pour absorber le choc, 
  • Les supports déformables : le support se déforme sans rompre, 
  • Les supports frangibles : le support se brise au niveau du point d’impact, 
  • Les platines éjectables : le support se fait éjecter au niveau de la platine de fixation. 

Comment mesurer la performance d’un support à sécurité passive ?

 Un support doit impérativement obtenir un certificat avec un indice de performance pour être considéré comme SSP. L’indice de performance est une note attribuée par un organisme indépendant chargé de contrôler et mesurer la performance des supports de signalisation et de les classifier.  

La norme NF EN 12767 définit beaucoup d’éléments, parmi lesquels, le mode de rupture du mât. Il en existe 3 catégories : 

  • High Energy (noté HE) : le support amortit l’impact dans son intégralité et arrête le véhicule (type chewing-gum), 
  • Non- Energy Absorbing (noté NE) : aucune absorption d’énergie, le mât cède et le véhicule poursuit sa route, 
  • Entre les 2, Low Energy (noté LE) : légère absorption d’énergie puis rupture du support. 

L’indice de performance est calculé selon plusieurs critères :

  • La vitesse d’impact,
  • Le mode de rupture,
  • La sécurité des occupants (décélération globale du corps et vitesse d’impact théorique de la tête sur le pare-brise),
  • Le critère de directivité : est-ce que le support va bien se comporter quel que soit la direction de l’impact sur le mât ? (SD = 1 sens, BD = bidirectionnel, MD = multidirectionnel).

LE SAVIEZ-VOUS ?

Fin 2014, le CEREMA a réalisé une étude sur tous les SSP (supports à sécurité passive) expérimentaux installés sur le territoire français. En conclusion, il a donné un avis favorable à la mise en place de ces derniers, démontrant ainsi leur pertinence pour l’amélioration de la sécurité routière.